vendredi 9 octobre 2015

0.  ETHIQUE ET DÉONTOLOGIE DE L'INFORMATION 
Ce texte est un travail pratique réalisé au cours d'Ethique et déontologie de l'information en licence 2 Communications sociales à l'Université Catholique du Congo. il s'est agi d'une étude comparative entre le code de déontologie suisse et le code d'éthique et déontologie de la RDC. vous y trouverez les convergences, les divergences et notre apport critique. l’honnêteté scientifique nous oblige à signaler que ce travail a été réalisé en groupe de 5:  MAKINGA Gracia, EZANGU Raïssa, MWELI Patience, PUNINU Vanessa et moi-même Isidore NSAYA.

  INTRODUCTION
       L’activité des professionnels des médias est soumise à des principes légaux et à des règles de conduite sous forme de charte  dans l’exercice de leur métier. Ces lois jouent un double rôle : garantir aux journalistes une liberté responsable et une indépendance dans leur profession et faire le contre poids de la censure du pouvoir dont l’organe de régulation est le Conseil de la presse. Ces règles s'appliquent à la mission du journaliste (le devoir d'informer, le respect du lecteur, l'intérêt public, le droit de savoir) et définissent sa crédibilité (indépendance à l'égard des pouvoirs politiques et économiques, respect de la vie privée, protection des sources). Elles sont fondées sur deux principes fondamentaux : la responsabilité sociale et la véracité, c'est-à-dire l'intention de ne point tromper ses lecteurs.
Notons qu’hormis les textes à caractère national, toutes les chartes de déontologie journalistique se sont inspirées de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 (art. 19 : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations des frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ») et de la déclaration des droits et des devoirs des journalistes de Munich du 23 et 24 novembre 1971. C’est le cas des Directives relatives à la déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste de la Suisse qui fait l’objet de la présente réflexion.
Notre exposé s’articule autour de 4 points suivants : la carte postale de la Suisse, la présentation des codes suisse et congolais de déontologie des journalistes, les convergences et divergences entre les 2 codes, et enfin une conclusion appréciative faite par le groupe.

1.    CARTE  POSTALE DE LA SUISSE

      La Suisse est un pays de l’Europe occidentale dont la capitale est Berne. Elle est située dans les Alpes occidentales. Ce pays est inséré entre la France à l’ouest et au nord, l’Allemagne au nord, l’Autriche et le Liechtenstein à l’est, et l’Italie au sud. La Suisse est une fédération des cantons. Sa constitution fédérale reconnait 4 langues nationales : l’allemand (63,7% de la population), le français (20,4%%), l’italien (6,5%) et le romanche (0,5%). Sa superficie est de 41.290 km2 avec une population de 7.996.026 habitants. En Suisse, l’espérance de vie est de 82 ans et l’alphabétisation homme & femme est de 100%.Au référendum de 2001, la population vote contre leur adhésion à l’Union Européenne. Néanmoins elle signe en 2000 avec l’UE quelques accords bilatéraux. Elle est membre de l’ONU en 2002 au référendum du 03/03. Sa constitution fédérale date de 1848. La Suisse est indépendante depuis le 1er//08/1291.

2.    PRESENTATION DES CODES DE DEONTOLOGIE

1)    Le code de déontologie et d’éthique des journalistes suisses
La charte de déontologie des journalistes suisses est intitulée « Directives relatives à la déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste ». Il traite des devoirs et droits des journalistes dans l’exercice de leur mission ou profession. Il comporte un préambule et 18 articles subdivisés en 2 : les devoirs (1-11) et les droits.  Il a été décidé et adopté lors de la séance constitutive du Conseil suisse de la presse du février 2000 et révisé lors des séances plénières du Conseil du 7 juillet 2005.
2)    Le code de déontologie et d’éthique des journalistes congolais
Le code de déontologie et d’éthique du journaliste congolais instaure le code de bonne conduite pour les journalistes congolais et accorde une attention  particulière au rôle qu’ont les journalistes d’informer la population. Il garantit le droit à l’information, à la libre expression et à la critique comme une des libertés fondamentales de tout être humain. Notre code de déontologie du journalisme comporte un préambule et 21 articles subdivisés en 2 parties : les devoirs des journalistes (1-15) et les droits des journalistes (16-21). Il a été adopté au congrès National de la Presse du 1er au 5 mars 2004 au centre catholique Nganda.
3.    CONVERGENCES ET DIVERGENCES
Après la lecture intégrale et comparative des deux codes, nous dégageons quelques convergences et divergences.
1)    Convergences
Devoirs
a)    Les deux codes commencent par un préambule dont le contenu est à peu près identique ;
b)    Les deux chartes traitent des devoirs et droits des journalistes en rapport à l’exercice de leur métier ;
c)    L’art 1 du code congolais et l’art 2 du code suisse parlent de la liberté d’expression des journalistes.
d)    Les art 3 des deux chartes traitent de l’objectivité dans le traitement de l’information.
e)    Les art 4 interdisent tout usage des méthodes déloyales pour obtenir des informations ;
f)     Les art 5 du code suisse et 10 du code congolais parlent du droit de rectification et de réponse ;
g)    Art 1 suisse et 6 congolais invitent les journalistes au triomphe de la vérité des informations ;
h)   Art 7 et 9 de la RDC et 9 de la Suisse invitent les  professionnels des médias à un comportement loyal : ne pas détourner ou déformer, dénaturer ou fausser l’information par quelque procédé que ce soit ;
i)     L’art 11 de la RDC et 8 de la Suisse parlent du respect de la dignité humaine et de la vie privée des individus, des institutions et des autorités publiques, de l’ordre public et de bonnes mœurs ;
Droits
a)    L’art 17 de la charte congolaise et le point a) de la charte suisse donnent aux journalistes la pleine liberté d’accéder  aux sources sans quelconque entrave ;
b)    Les articles 18-19 du code congolais et le point c) du code suisse accordent aux journalistes toute subordination contraire à la ligne générale de l’organe d’information auquel ils collaborent ;
c)    L’art 18 alinéa 1 de la RDC et le point b) de la suisse invitent le journaliste à ne pas accomplir un acte professionnel contraire à son métier ;
d)    L’art 20 de la RDC et les points f et g  donnent au journaliste le droit de revendication et d’engagement conformes aux règles édictées. Il doit bénéficier d’une rémunération digne  à sa fonction.

2.    Divergences entre les deux codes
1.    La grande divergence se situe au niveau du contexte d’application. Chaque pays l’applique au regard du contexte sociopolitique, économique, religieux, culturel qui lui est propre.
2.    Du point de vue de la forme, la disposition des articles ne suit pas le même ordre des matières à traiter même si les deux codes ont le même nombre d’articles (21).
3.    Le code suisse est mieux détaillé que la charte congolaise. A titre illustratif, l’article 18 du code congolais donne au journaliste le droit de ne pas être contraint d’accomplir un acte professionnel ou d’exprimer une opinion contraire à sa conviction. Mais ne dit rien sur les conséquences. Alors que le code suisse protège le journaliste : « il/elle ne doit encourir aucun préjudice du fait de son refus » (Art 11, b).
4.    Au niveau des intitulés, la Suisse parle de  Directives relatives à la déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste alors que la RDC l’expose en termes de Code de déontologie et d’éthique du journaliste congolais. 

4.    CONCLUSION : APPRÉCIATION PAR LE GROUPE
Au terme de cette réflexion comparative sur les chartes de déontologie du journalisme en Suisse et en République Démocratique du Congo, il sied d’affirmer que ces textes sont des structures appelées à gérer les professionnels des médias pour qu’ils assument leur mission en toute liberté responsable vis-à-vis du public et des pouvoirs politiques de leurs pays. Mais aussi ces textes tracent pour eux la ligne de conduite qui les aide à éviter des excès de liberté qu’ils revendiquent pourtant.
Critiques :
Positif :
1.    Le Conseil de la presse a le mérite d’avoir adhéré à la déclaration de Munich de 1971 qui inspiré le code de déontologie de ses journalistes. Cet instrument sert de ligne de conduite aux professionnels des médias dans l’exercice de leur métier. Il permet également aux organes de régulation de contrôler ces médias.
Négatif
1.    Les 2 codes ne mentionnent pas les nouveaux médias électroniques et l’Internet comme médias destinataires du code alors que ces textes ont été élaborés à l’ère de ces nouvelles technologies de l’information et de la communication ;
2.    Les 2 codes ne font aucune allusion aux obligations des médias dans le contexte des procédures judiciaires. Il n’y a aucune mention de la sanction lorsqu’il y a des dérapages de la part des journalistes ou un conflit à résoudre.
3.    Ils négligent les destinataires c’est-à-dire les personnes physiques et morales visées par la loi. Pour le cas de la RDC, il s’agit de la loi 96/002 du 22 juin 1996 sur l’exercice de la liberté de presse en RDC. En plus, ce texte pourtant en vigueur et fondamental pour les professionnels des médias n’est même pas évoqué au préambule comme une des sources d’inspiration du code de déontologie.
4.    Il y a aussi absence de la mention de la publication et de l’entrée en vigueur du code après son approbation. Ce qui n’est pas le cas avec le code luxembourgeois par exemple qui le dit clairement.
Pour le cas spécifique de la RDC, nous proposons :
a.    Que les entreprises de presse traitent dignement les journalistes pour ne pas les exposer à la subordination et à l’acceptation des présents;
b.    Que les journalistes respectent le code de déontologie et que le Conseil congolais de la Presse en tant qu’organe de régulation en assure la mise en application par les professionnels des médias. Car beaucoup de nos journalistes agissent par ignorance ou sabotage de cette loi. En outre, ils perdent toute impartialité et restent à la solde des politiciens et des entreprises commerciales qui leur offrent certains cadeaux et pour qui ils font la propagande.
c.    Une formation destinée à la mise à niveau et à la connaissance des documents concernant les journalistes apparait capitale pour les mettre à l’abri de certaines erreurs qui exposent leur métier et leur vie. Certains de nos journalistes sont emprisonnés parce qu’ils n’agissent pas en responsables ou simplement que l’autorité de régulation compétente les expose sans s’en rendre compte.