samedi 19 septembre 2015

TRAVAIL PRATIQUE DE COMMUNICATION DES ORGANISATIONS 
(Licence 3 Juin 2015)

INTRODUCTION
1.      Objet de recherche
« Si le débat sur le ‘pourquoi communiquer ?’ est aujourd’hui dépassé, la cause étant définitivement entendue, la question du ‘comment communiquer ?’ est plus que jamais d’actualité. »[1] La société moderne dans sa complexité apparaît essentiellement comme société de besoins à satisfaire. Pour y parvenir, elle met en place une organisation structurée c’est-à-dire ayant une méthode, poursuivant des objectifs communs en vue d’atteindre des résultats. Sur ce, elle s’efforce de mettre en œuvre une politique de communication ou des stratégies. Car aucune organisation humaine ne peut être efficace sans recourt à la communication interne et externe.  En effet, l’information en tant que contenu de la communication reste la matière première de la décision dans une organisation ou une entreprise. La communication couvre plusieurs domaines dont la communication sociale et la communication des organisations. Les organisations  veulent  communiquer des informations sur elles-mêmes par la publicité et par les relations publiques dans le but de susciter la satisfaction des besoins et désirs des clients. Au regard de son importance et de sa complexité, la communication apparaît incontournable pour les organisations. Car il n’est plus possible actuellement de créer et/ou de gérer une entreprise ou organisation en dehors de toute communication.  
Mais qu’entend-on par organisation et communication des organisations ? Pour le professeur Aimé KAYEMBE, « L’organisation est définie comme étant un système social organisé pour atteindre un certain type d’objectif. Elle suppose un but formel, une division des tâches et une attribution des rôles, un système de communication, un mécanisme de prise de décisions, un ensemble de règles d’évaluation de l’activité. »[2] Aussi le même auteur conçoit-il la communication des organisations comme « un processus d’écoute et d’émission des messages et des signes à destination des publics particuliers visant l’amélioration de l’image, du renforcement des relations, de la promotion des produits et services et de la défense de ses intérêts. »[3]

2.      Problématique  
Les hôpitaux modernes ne communiquent pas ou du moins pas assez. Il s’observe une absence ou un déficit communicationnel au sein de certaines organisations congolaises notamment les hôpitaux. Une crise communicationnelle frappe les hôpitaux modernes de Kinshasa. Leur communication est très faible voire inexistante. C’est le cas de l’hôpital Saint Joseph de Limeté à la 15éme Rue. Par conséquent ils perdent la clientèle au profit des tradi-praticiens. Ces derniers détournent certains acteurs importants notamment les malades pour les orienter vers la « médecine traditionnelle ». Ils prennent de l’ascendance sur les hôpitaux modernes suite à leur capacité ou puissance de communiquer. Comme qui dirait la communication fait et défait. Ils axent ou concentrent leur stratégie de communication sur leurs produits et services. Ainsi,  ils vendent une image positive de leurs services, attirant ainsi la clientèle. Cette perte de la clientèle engendre une crise au sein des institutions hospitalières. Or lorsqu’une crise revêt une dimension publique, les médias s’en emparent et donnent à son dysfonctionnement générateur une autre ampleur. Cette accélération fonctionnelle et médiatique contraint l’organisation à réagir pour ne pas subir la crise. L’organisation prendra dorénavant en main la résolution et la communication de cette crise.[4]  Ce « fléau » mérite tout de même quelques interrogations. La question centrale qui trame notre recherche reste la suivante : Existe-t-il des besoins de communication et quel plan stratégique de communication accompagne le fonctionnement de l’hôpital Saint Joseph de Limeté ? Des questions secondaires méritent aussi d’être posées. Quelle communication les tradi-praticiens développent-ils qui affaiblisse ou rende inexistante la communication des hôpitaux kinois ? Comment l’hôpital Saint Joseph peut-il faire face à l’émergence des tradi-praticiens en l’absence de toute structure communicationnelle ? Comment communique-t-on à interne et à externe à Saint Joseph en l’absence de tout plan de communication ?
3.      Hypothèse
Après un  constat et observation de terrain, nous avons découvert qu’il n’existe aucune structure de communication à l’hôpital Saint Joseph. Et pourtant les besoins réels de communication sont nombreux. Les différents acteurs sociaux utilisent la communication verbale et non verbale mais sans stratégie de communication. L’on comprend que le déficit communicationnel qui s’observe au sein de cette institution hospitalière ne permette pas au public cible de comprendre les vrais enjeux de santé et d’y adhérer. Nous plaidons pour la création d’un service ou d’une direction de communication accompagnera le fonctionnement de Saint Joseph et des autres formations hospitalières  de Kinshasa et suscitera l’engagement des publics concernés.
4.      Méthode et division du travail
Pour mener à bien notre étude, nous nous servirons de l’approche ethnosociologique. Elle nous permettra d’identifier et d’analyser les pratiques et les besoins de communication/information à l’interne et à l’externe des acteurs-clés à l’hôpital Saint Joseph. En outre, elle nous aidera à identifier les différents niveaux de communication et les différents acteurs.
Comme méthode de recueil d’informations, nous utiliserons l’interview. Elle se définit comme « une méthode de recueil d’informations qui consiste en des entretiens oraux, individuels ou de groupes, avec plusieurs personnes sélectionnées soigneusement, afin d’obtenir des informations sur des faits ou des représentations, dont on analyse le degré de pertinence, de viabilité et de fiabilité en regard des objectifs du recueil d’informations »[5]
Partant de cette analyse, nous proposerons une stratégie globale de communication et un plan de communication efficaces dont l’application qui se fondera sur la sensibilisation, la conscientisation et la participation des différents acteurs et publics.  
Ainsi, conformément au travail nous demandé, notre démarche s’effectuera en quatre moments : l’identification et analyse des pratiques et besoins communicationnels, les niveaux de communication et acteurs de communication, la stratégie globale de communication et enfin le plan communicationnel.
1.      ANALYSE DES PRATIQUES ET BESOINS COMMUNICATIONNELS A L’HOPITAL SAINT JOSEPH

1.1. Identification et analyse des pratiques communicationnelles
1.1.1.      Brève présentation de l’hôpital Saint JOSEPH
L’hôpital Saint Joseph est une institution hospitalière de l’ASBL Archidiocèse de Kinshasa initiée et créée par feu Cardinal Joseph-Albert MALULA en 1985 à l’occasion de son jubilé d’argent épiscopal. Il voulait construire un hôpital pour les pauvres. Cette institution s’assigne pour objectif principal de soigner les malades démunis et/ou indigents. C’est dire que Saint Joseph fait partie des organisations à vocation caritative. Il est situé sur la 15e Rue du quartier Motel Fikin dans la commune de Limeté.
Sur le plan de la structure organisationnelle, l’hôpital Saint Joseph compte quatre grandes directions subdivisées chacune en services : la direction médicale, la direction nursing, la direction administrative et la direction financière.
Il n y a pas de direction de communication, moins encore un service de communication qui serait attaché à une quelconque direction. L’organigramme  ci-dessous le montre si bien :



Rectangle à coins arrondis: BUREAU DIOCESAIN DES ŒUVRES MEDICALESORGANIGRAMME DE L’HOPITAL SAINT JOSEPH
 






·      Rectangle à coins arrondis: SECRETARIATGère les médicaments
·      Rectangle à coins arrondis: LABO & BANQUE DU SANGRectangle à coins arrondis: RECOUVREMENTAnalyse des besoins
Rectangle à coins arrondis: CHARROIRectangle à coins arrondis: TRESORERIE     et consommation
·      Rectangle à coins arrondis: URGENCERectangle à coins arrondis: REANIMATIONRectangle à coins arrondis: ENTRETIENRectangle à coins arrondis: BUANDERIEDépôt pharmaceutique
·      Rectangle à coins arrondis: IMAGERIE MEDICALERectangle à coins arrondis: SOCIAL & PASTORALRectangle à coins arrondis: COMPTABILITEPharmacie
Rectangle à coins arrondis: SERVICES MEDICAUX
Rectangle à coins arrondis: MAGASINS
 


·      Rectangle à coins arrondis: ANESTHESIERectangle à coins arrondis: CHIRURGIEDispensaire                                                                                                                                  Cantine                                                                  Médicaments
·      Urgence et réanimation                                                                                                     Matériel médical                                        Fournitures de bureau
·      Rectangle à coins arrondis: MEDECINE INTERNEImagerie médicale                                                                                                            Imprimés                                                    Equipement                  
·      Gynéco-obstétrique                                                                                                                     Diverses fournitures                                               Matériel médical        
·      Rectangle à coins arrondis: MATERNITEPédiatrie – urg.pédiatrique                                                                                               Lingerie                                                      Matériel
·      Rectangle à coins arrondis: STOMATOLOGIEChirurgie – anesth – kiné                                                                                                 Produits d’entretien                                    Linges, etc.
·      Rectangle à coins arrondis: INTENDANCEMéd. Interne – privé – labo                                                                                                        
·      Rectangle à coins arrondis: SECURITERectangle à coins arrondis: STERILISATIONStomatologie
·      Rectangle à coins arrondis: OPHTALMOLOGIEOphtalmologie
·      Rectangle à coins arrondis: KINESIETHERAPIERectangle à coins arrondis: BIBLIOTHEQUE & ARCHIVESORL                                      




1.1.2.      Identification des pratiques communicationnelles
Pour son bon fonctionnement une organisation ou entreprise est appelée à mettre au point un système permanent, ouvert et rapide de circulation de l’information pour répondre à l’enjeu combien important de l’efficacité. L’efficacité d’une entreprise, aussi caritative soit-elle, s’explique d’abord par la structure interne de l’information et de la communication. Elle concilie souplesse et rapidité. En outre, la qualité de la communication interne engage la nature de la relation avec le client.
A l’hôpital saint Joseph, la communication se passe de deux manières : à l’interne et à l’externe. Chacune de ces communications est orientée vers des cibles et utilise des supports.
1.1.2.1. La communication interne à l’hôpital saint Joseph
La question de la communication interne reste modestement abordée alors que le caractère primordial de cette communication pour la qualité du fonctionnement de l’institution et l’efficacité de la communication externe est souligné de manière récurrente par diverses études depuis une vingtaine d’années[6]. Elle permet de transmettre et de faire partager les valeurs et les objectifs de l’organisation. Comme cibles, elle s’adresse aux différents membres de l’organisation.
Comment l’hôpital saint Joseph communique-t-il à l’interne ? Quels canaux et supports utilise-t-il ? A saint Joseph, la communication interne est interpersonnelle de façon verbale et non verbale.
La communication verbale s’établit de manière presque hiérarchique entre les différents acteurs. Elle part du Bureau Diocésain des Œuvres Médicales (BDOM) aux différents services d’une part, et des médecins et/ou infirmiers aux malades d’autre part.
Au niveau du personnel c’est-à-dire entre le staff et la base, les différents responsables des services reçoivent et exécutent des ordres venant de leurs responsables directs. Cela se passe verbalement, par correspondance écrite ou encore par téléphone.
Avec les malades comme cibles privilégiés et bénéficiaires des services de l’hôpital, la communication est verbale à la réception et pendant la consultation. Pendant les soins ils sont des simples exécutants des instructions du personnel soignant. Toutefois, les échanges restent ouverts lors que le malade (ou son garde-malade) informe sur l’évolution positive ou négative de sa santé.
Pour ce qui est de la communication non verbale, elle s’établit avec les différents acteurs par des affiches, des panneaux de signalisation, des communiqués et correspondances, etc. Si elle est facile et permet la mobilité du personnel et des malades habitués, elle reste moins utilisée et difficile surtout pour les malades illettrés  ou qui arrivent pour la première fois.
Comme supports à l’interne, ils utilisent les affiches publicitaires, les communiqués et notes circulaires de service, les panneaux de signalisation, les réunions périodiques et les rencontres directes ou le contact individuel. Ces supports de communication interne sont pratiques, concis et pertinents parce qu’ils s’adressent à un public précis. Ils visent à sensibiliser, expliquer les enjeux des actions entreprises et à faire comprendre le sens des actions choisies par l’organisation. Mais ils restent insignifiants.
En plus de sa communication interne, l’hôpital saint Joseph communique aussi avec l’extérieur.
1.1.2.2. communication externe à l’hôpital saint Joseph
La communication externe se caractérise par le fait que l’entreprise ou l’organisation parle d’elle-même ou fait « parler d’elle-même en tant qu’institution, auprès de publics aussi hétérogènes et variés que les journalistes, la communauté financière, les pouvoirs publics, les leaders d’opinion, le grand public… »[7] Elle vise la défense de l’identité et/ou de l’image de l’institution ou de l’entreprise.
Comment l’hôpital saint Joseph communique-t-il avec l’extérieur pour vendre son image et ses services ? La communication externe est très faible. Elle se réalise au niveau de la direction administrative et consiste essentiellement en la transmission de la correspondance avec l’extérieur (hiérarchie, l’Etat, les autres hôpitaux…) et par téléphone. Nous pensons que ces supports ne répondent pas à la cible et n’induisent pas un enjeu économique et de développement. Par conséquent, ils ne permettent pas aux cibles extérieures de connaitre suffisamment l’hôpital.
1.1.3.      La communication des tradi-praticiens
Comment les tradi-praticiens communiquent-ils ? L’on constate une forte émergence des tradi-praticiens sur la scène sanitaire de Kinshasa. Leur communication est centrée sur l’utilisation des plantes médicinales ou pharmacopée traditionnelle. Ils relèvent surtout deux aspects qui attirent la clientèle et détournent les malades des hôpitaux modernes : la guérison rapide des maladies surtout déclarées incurables par la médecine moderne (cancer, cirrhose de foi, diabète, stérilité absolue…) et le coût peu onéreux des soins. En plus ils invitent les publics à revaloriser la médecine traditionnelle.
Leur communication se veut efficace parce qu’elle passe par les grands médias (la radio et la télévision). En outre ils se servent des témoignages de quelques malades prétendus guéris par les soins qu’ils leur ont administrés. Comme supports ils se servent entre autres des affiches publicitaires et même de certaines prédications et pratiques des églises de réveil. Cette communication est plus basée sur la persuasion. Et certaines expérimentations se font  gratuitement. Ils profitent de l’ignorance et de la pauvreté de la population, mais surtout du manque de communication des hôpitaux modernes pour détourner cette population de ce qui est bon et lui offrir n’importe quoi.
1.1.4.      Analyse des pratiques communicationnelles
Il est question ici de donner les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités de la communication à l’hôpital saint Joseph. Les forces et les faiblesses sont liées à la communication interne les menaces et les opportunités concernent plus la relation de l’hôpital avec l’extérieur.
1.1.4.1. Les forces :
·         Sur le plan communicationnel, la force de l’hôpital saint Joseph se remarque dans sa capacité d’accueil, ses infrastructures, la prise en charge des malades et qualité des soins administrés ainsi que son ouverture à toutes les couches de la population ;
·         Il y a en outre son image positive du fait de son appartenance à l’Eglise catholique ;
·         Enfin sa communication interne bien que pas efficace constitue la raison de son maintien.
1.1.4.2. Les faiblesses
A côté de cette image positive dont bénéficie l’hôpital, il sied de noter quelques faiblesses internes :
·         L’absence d’une direction ou d’un service de communication rend inefficace voire inexistante toute communication interne en son sein ;
·         Faibles supports de communication : insuffisance des affiches et panneaux publicitaires dans l’enceinte de l’hôpital ;
·         Le manque de promotion : il y a absence de la publicité à la radio ou à la télévision, absence des affiches et panneaux publicitaires à travers la ville pour aider les différents publics à connaître et localiser et fréquenter l’hôpital.
·         L’organigramme hiérarchique appelle un leadership autocratique qui ne favorise pas l’espace de prise de parole. Ce qui fait qu’il y ait une faible production.
1.1.3.      Les menaces
·         La grande menace à laquelle reste confrontée l’hôpital saint Joseph est l’émergence des tradi-praticiens. Ils semblent développer une communication efficace qui étouffe l’hôpital et détourne la clientèle, spécialement les malades ;
·         En outre il convient de citer la concurrence d’autres formations hospitalières modernes et mieux équipées comme l’hôpital BIAMBA Marie MUTOMBO, Centre Médical de Kinshasa (CMK) ou l’Hôpital du Cinquantenaire. Elles se caractérisent par la qualité des soins administrés et la présence permanente des médecins spécialistes qui attirent les malades.
1.1.4.3. Les opportunités
Pour mieux se faire connaitre, accroître sa notoriété et attirer différents publics, l’hôpital saint Joseph offre beaucoup d’opportunités sur le plan communicationnel, entre autres :
·         La notoriété de premier rang déterminée par le nom[8] de l’Eglise catholique peut lui permettre de communiquer efficacement ;
·         L’utilisation des supports complexes en recourant à la communication des masses ou des groupes ; que cette communication soit médiatique ou interpersonnelle ;
·         Son emplacement stratégique sur le boulevard Lumumba permet une grande accessibilité des différents publics ;
·         La promotion et l’usage des supports techniques de l’information et de la communication : la radio, la télévision, l’intranet, l’Internet, la vidéotransmission, le journal vidéo, le film de l’hôpital…
·         Promotion d’un leadership démocratique qui fait participer les autres acteurs et favoriser l’interaction.
1.2. Identification des besoins de communication des acteurs-clés
Il s’agit ici de déceler les différents besoins de communication qu’éprouvent les différents acteurs-clés de l’hôpital Saint Joseph. Ils se font sentir à tous les niveaux des interventions de ces acteurs. C’est dire que les besoins de communication sont inhérents à l’homme selon le premier axiome de l’école de Palo Alto : « On ne peut pas ne pas communiquer ». A l’interne comme à l’externe, « la communication doit être au service d’une culture de la rencontre »[9] mais à chaque niveau des acteurs correspondent des besoins. Nous procédons par la segmentation des cibles.
1.2.1.      Besoins de communication à l’interne
1.2.1.1. Les cadres : la direction générale et les 4 directions
L’existence de la ligne hiérarchique est une nécessité organisationnelle qui commande le bon fonctionnement et l’efficacité de l’entreprise. Elle facilite l’adaptation du message au public. Un besoin de dialogue permanent et de collaboration se fait sentir pour un travail efficace. Parce que son inefficacité peut créer le blocage et le dysfonctionnement de l’hôpital. Il y a plus besoin d’une communication bilatérale basée sur l’écoute de l’autre et le dialogue. La communication se fait par correspondance : affiches, notes circulaires, exposés scientifiques, conférences… C’est ce qu’ils appellent le monitoring.
1.2.1.2. Les infirmiers et les techniciens
Au niveau de la direction de nursing, les infirmiers et les techniciens de laboratoire et de l’imagerie sont butés par des besoins de remonte de l’information à leurs hiérarchies. Ils sont régis par une communication ascendante mais qui ne prend pas toujours en considération leurs désidératas puisque la structure hiérarchique de l’hôpital fait d’eux des exécutants des ordres. Ils éprouvent le besoin de travailler dans un climat de confiance avec les médecins et les malades et d’être motivés. Ils souhaitent qu’on soit à leur écoute et qu’on prenne en considération leurs attentes, leurs préoccupations ou leurs points de vue. La circularité de l’information/communication descendante ne facilite pas la communication oblique des acteurs. Elle est faible puisque chacun se contente d’appliquer les ordres de chef hiérarchique.
1.2.1.3. Les patients ou malades
La communication avec les malades est essentiellement verbale. Ici les médecins et infirmiers tiennent compte des doléances du malade. Cette communication se développe autour d’un message de réconfort et d’espoir qu’on apporte au malade pour anticiper sa guérison. Toutefois elle reste défectueuse par manque de permanence des médecins et quelques fois des infirmiers pour un suivi de près. Il arrive en effet des cas où le besoin se fait sentir et il n’y a ni infirmier ni médecin pour secourir le malade. 
1.2.1.4. L’administration et les finances
Un déficit communicationnel s’observe quelque fois à la réception où les services des finances exigent au malade non encore identifié le payement des frais avant d’accéder aux soins. Cette situation affecte parfois le climat de confiance entre l’hôpital et le malade. En contre partie, ce climat de confiance est renforcé par le service social et pastoral qui prend en charge les malades indigents. Ce qui remonte la notoriété de l’hôpital. Un dialogue permanent reste important et favorise une communication de qualité.
1.2.2.      Besoins de communication à l’externe
1.2.2.1. Avec les autres hôpitaux et centres hospitaliers
Hormis la collaboration entre hôpitaux et le transfert des malades, il n’existe aucune communication avec les autres formations médicales. Ce type de communication devait pourtant être privilégié pour mieux faire face à l’émergence des tradi-praticiens.
1.2.2.2.Avec les tradi-praticiens
L’hôpital saint Joseph ne communique pas avec des tradi-praticiens qui apparaissent à leurs yeux non d’abord comme des concurrents, mais comme « un fléau qui plonge les gens dans l’ignorance et les détourne de ce qui est bon ; un fléau aux dégâts difficiles à corriger. Car ils profitent de la pauvreté des gens pour leur offrir n’importe quoi, ‘le bukoko’ »[10].
1.2.2.3. Les bailleurs de fonds, les partenaires et/ou actionnaires
L’hôpital saint Joseph ne reçoit pas des subventions des bailleurs des fonds extérieurs. Toutefois il se ressent un besoins de communication avec des partenaires externes pour faire connaitre l’hôpital et accroître sa notoriété. Car toute organisation a besoin d’un soutien c’est-à-dire des ressources financières et matériels importantes permettant d’assumer ses tâches en vue de réaliser ses objectifs. Les supports à utiliser doivent induire des enjeux économiques et de développement. Surtout ici l’accès à l’Internet et une campagne de lobbying auprès des organismes internationaux seraient de grande importance.
1.2.2.4. Les organisations et entreprises
Dans cette rubrique nous mettons les organisations et sociétés œuvrant dans la ville-province de Kinshasa et même d’autres provinces de la RDC. Certaines d’entre elles sont abonnées à l’hôpital et envoient leurs agents pour recevoir des soins médicaux. L’hôpital doit développer une communication efficace avec elles. Il doit entretenir ce réseau de relations extérieures créé avec les abonnés pour mieux se faire connaitre. Il lui faut aussi améliorer la qualité des soins et créer des conditions d’accueil qui attirent ces abonnés et d’autres entreprises. Cela peut passer par les médias modernes (Radio, TV, Réseaux sociaux…), les dépliants à partager gratuitement ou par les témoignages des malades qui y ont été soignés.
1.2.2.5. Le grand public
Comment peut-on recevoir des soins dans un hôpital qu’on ne connaît pas ou dont la notoriété est douteuse ?  La communication avec le grand public est inexistante si ce n’est par les quelques gens qui accompagnent les malades. Là encore, ce public ne connait pas comment se passe la circularité de l’information/communication. Sur le plan de la communication verbale, un service permanent devra être mis en œuvre pour instruire et guider les gens.
1.2.2.6. L’Etat congolais et les institutions paraétatiques
L’hôpital saint Joseph ne communique pas avec l’Etat congolais si ce n’est par les agents des régies financières qui viennent percevoir des taxes. Cette communication est très défectueuse. Elle n’existe qu’au niveau des corporations des médecins et des infirmiers généralement pour des raisons administratives et quelques fois d’échanges d’expériences ou pour la formation.
2.      LES NIVEAUX DE COMMUNICATION ET LES DIFFERENTS ACTEURS
Il importe de déterminer les différents niveaux de communication au sein d’une organisation puisqu’ils peuvent favoriser ou faire obstacle à la l’attitude communicationnelle. Dans son étude sur les entreprises américaines, Anders GROUNSTETD a identifié 3 niveaux : individuel, sectoriel et corporatif. Leur interdépendance se reflète sur certains éléments fondamentaux communs à la communication organisationnelle[11]. Nous prenons en compte ces 3 niveaux et les appliquons chaque à la communication interne et/ou externe puisque la communication apparaît comme un système en interaction composé des sous-systèmes. Et chaque acteur de l’hôpital saint Joseph communique à ces différents niveaux.
2.1. Niveau individuel
2.1.1.      La communication interne
Sur le plan interne, c’est l’établissement d’une communication interne descendante, ascendante, horizontale (ou latérale) et oblique ou transversale. C’est le cas du médecin directeur qui communique individuellement avec un infirmier, avec ses collègues médecins ou avec l’infirmier chef de service de la pédiatrie sans passer par le directeur de nursing qui est son chef direct. Chacun communique individuellement avec les autres.
Supports : la communication interpersonnelle verbale ou par correspondance (lettre, note circulaire de service), affiches publicitaires, l’audiovisuel, les dépliants à distribuer au personnel en le sensibilisant lors des réunions, l’Internet…
Acteurs : les médecins, les infirmiers et techniciens divers, le personnel administratif et ouvrier ainsi que les malades.
2.1.2.      La communication externe
Chaque acteur de l’hôpital communique aussi avec des publics extérieurs à l’hôpital. Cette communication est susceptible de valeurs positives pour l’intérêt de l’hôpital. Elle se réalise en rapport avec les objectifs de l’hôpital.
Acteurs : ce sont les potentiels malades, des potentiels bailleurs des fonds et partenaires, les institutions et entreprises abonnées aux soins à saint Joseph.
2.2. Niveau sectoriel
2.2.1.      La communication interne
Au niveau sectoriel, la communication interne qui s’effectue est soit descendante soit ascendante soit latérale soit encore transversale parce qu’il s’agit des acteurs œuvrant par domaine d’activités. La diversification des domaines est ici liée à la diversité des directions de l’hôpital.
Acteurs : les médecins, les infirmiers et techniciens divers, le personnel administratif et ouvrier ainsi que les malades.
Supports : la communication interpersonnelle verbale ou par correspondance (lettre, note circulaire de service), affiches publicitaires, l’audiovisuel, les dépliants à distribuer au personnel en le sensibilisant lors des réunions, l’Internet…
2.2.2.      La communication externe
Les acteurs des différents secteurs ou directions communiquent aussi avec des publics situés en dehors de l’hôpital. Mais c’est une communication très faible et presqu’inexistante à l’hôpital saint Joseph. Cette communication est susceptible de valeurs positives pour l’intérêt de l’hôpital. Elle se réalise en rapport avec les objectifs de l’hôpital.
Acteurs : ce sont les potentiels malades, des potentiels bailleurs des fonds et partenaires, les institutions et entreprises abonnées aux soins à saint Joseph.
Supports : l’Internet, lettres, téléphone…
2.3. Niveau corporatif
2.3.1.      La communication interne
Au niveau corporatif, la communication interne qui s’effectue est soit descendante soit ascendante soit latérale soit encore transversale parce qu’il s’agit des acteurs exerçant la même profession. Elle est très faible.
Les acteurs sont les mêmes mais chacun dans la profession qui est sienne : les médecins, les infirmiers et techniciens divers, le personnel administratif et ouvrier ainsi que les malades.
Supports : (lettre, note circulaire de service), affiches publicitaires, l’audiovisuel, les dépliants à distribuer au personnel en le sensibilisant lors des réunions, l’Internet…
2.3.2.      La communication externe
A l’externe, il est plus question de faire connaitre les prestations de l’hôpital saint Joseph à des publics ou cibles extérieurs. Cette communication est inexistante à saint Joseph.
Les acteurs sont les mêmes : ce sont les potentiels malades, des potentiels bailleurs des fonds et partenaires, les institutions et entreprises abonnées aux soins à saint Joseph.

3.      STRATEGIE COMMUNICATIONNELLE
Si nous prenons en compte la lecture de l’analyse stratégique selon laquelle la communication fait exister les organisations, nous comprenons dès lors l’impératif pour toute organisation de communiquer instamment. Car la communication apparaît ici comme une expression de la vie d’une organisation. L’on communique pour prouver qu’on existe. Mais alors comment comprendre l’absence des services ou des directions de communication au sein des formations médicales congolaises en général et kinoises en particulier ? Ces hôpitaux ne participent-ils pas eux-mêmes à leur propre destruction ?
L’absence de toute structure de communication dans les organisations explique la faiblesse desdites organisations. C’est ce qui justifie en grande partie le dysfonctionnement et l’échec répétitif de nombreuses initiatives des projets dans les hôpitaux kinois. Dans ce sens, l’appropriation et la mise en place d’une stratégie de communication demeure un élément fondamental pour l’existence, la réussite, la survie de l’hôpital.
Une stratégie de communication est la manière de planifier et d’organiser la communication à l’interne ou à l’externe dans une organisation ou une entreprise. Francis BALLE conçoit la stratégie de communication comme un « Ensemble des décisions déterminant la communication d’une entreprise, notamment la définition des cibles à atteindre, les objectifs des différents types de communication mobilisés, les contraintes budgétaires, de temps, les calendriers pour les campagnes publicitaires… »[12] La stratégie de communication ou politique de communication s’appuie sur certains types de communication notamment la communication institutionnelle, financière, interne et externe, la communication produit et la communication marque ; elle prend aussi en compte la stratégie de la communication de crise[13].
Eu égard à ce cadre compréhensif et explicatif, et partant du diagnostic fait sur communication à l’hôpital Saint Joseph de Limeté, nous proposons la stratégie de communication participative et une stratégie pool. La première consiste à donner confiance à l’organisation et favoriser la participation des publics à ses objectifs. La seconde a pour but d’attirer les consommateurs et publics externes vers les services qu’offre l’hôpital. Cette stratégie se veut globale et pourrait s’accommoder avec le système des hôpitaux de Kinshasa.
3.1. Les objectifs de communication des hôpitaux
a)      En interne :
1.      Encrer la communication dans les organisations sanitaires que sont les hôpitaux : faire participer les différents acteurs à l’échange et à la compréhension des informations ;
2.      Assurer un système d’information qui permette de diffuser l’information au bon endroit et au bon moment, de rendre plus fluide la circulation de l’information ascendante et descendante et de faciliter le développement de situation de communication dans les hôpitaux ;
3.      Intensifier la diffusion d’informations sur les points insuffisamment développés dans les supports internes de l’hôpital ;
4.      Reconquérir la confiance : Favoriser la reconnaissance du personnel, sa motivation et sa cohésion pour le faire participer davantage à la vie de l’hôpital.
5.       Transmettre et faire partager les valeurs et les objectifs de l’hôpital en tant qu’organisation sanitaire.
b)      En externe :
1.       Mettre en place un système d’information permanent qui permette aussi bien au public privilégié qu’au grand public de recevoir les informations nécessaires sur la vie et le fonctionnement de l’hôpital.
2.      Intensifier la diffusion d’informations sur les points insuffisamment développés dans les supports externes de l’hôpital pour le  faire connaitre le faire reconnaitre et le faire aimer du public externe (les habitants de Kinshasa et les étrangers) ;
3.      Conquérir et reconquérir la confiance : encrer la communication des hôpitaux dans l’esprit des habitants de Kinshasa pour les aider à cultiver une image positive de leur fonctionnement afin d’établir une relation de confiance avec ces structures médicales ;
4.       Exiger la création d’un département de communication au ministère de la santé public et des directions de communication dans tous les hôpitaux pour assurer une communication permanente efficace en interne et en externe.
5.      Transmettre et faire partager les valeurs et les objectifs de l’hôpital en tant qu’organisation sanitaire à tous ceux qui ont intérêt sur l’hôpital et au grand public en les informant de manière récurrente par exemples sur le bien fondé de recevoir des soins de qualité issus des hôpitaux modernes.

3.2. Les cibles
La communication des hôpitaux s’adresse à deux types de cibles : les cibles internes ou structurelles et les cibles externes ou conjoncturelles.
a)      Les cibles internes : les cadres (médecins et directeurs des services), les infirmiers, les malades, les ouvriers ;
b)      Les cibles externes : les potentiels malades, le ministère de la santé, les institutions abonnées, les potentiels bailleurs des fonds et partenaires, le grand public.

3.3. Les messages
Les messages doivent permettre aux publics cibles de bien comprendre les enjeux de santé et susciter leur adhésion, à l’interne et à l’externe. Ces messages doivent avoir un caractère marketing et institutionnel. A chaque public nous adressons des messages spécifiques.
A l’interne :
*      Les malades : « chez nous guérison rapide », « santé n’a pas de prix »;
*      Les médecins : « notre compétence, votre guérison », « soins de qualité, santé pimpante », « votre santé, notre joie » ;
*      Les infirmiers : « soins de qualité guérison rapide », « votre guérison notre souci »
*      Les ouvriers : « nous sommes à votre service », « ici, vie d’abord, argent après », , « santé avec ou sans argent » 
A l’externe :
*      Aux potentiels malades : « à … les soins avant tout », « chez nous le malade est roi »
*      Aux institutions et entreprises abonnées : « nous sommes proches de votre santé »
*      Aux potentiels bailleurs des fonds : « votre  don guérit l’indigent »

3.4. Les actions précises et modalités de mise en œuvre
En rapport avec les objectifs déterminés ci-haut, nous proposons les actions suivantes :
1.      Engager des experts en communication pour créer des directions de communication dans les hôpitaux et y travailler (recours aux prestataires extérieurs) ; communiquer rapidement  et dans la transparence sur les faits ;
2.      Optimiser les médias existants et réorienter les supports existants (radio, télévision, Internet, Réseaux sociaux…) : créer des émissions sur la performance et l’importance des hôpitaux modernes, utiliser la messagerie électronique pour envoyer aux usagers de la téléphonie mobile des sms sur la valeur des soins reçus dans des hôpitaux modernes ; créer un journal interne de l’hôpital avec des articles rédigés par les responsables sur la situation et la stratégie  de l’hôpital ;
3.      Utilisation des canaux hors-médias : faire des sensibilisations porte à porte pour informer et attirer les malades ; création d’événement, relations publiques, faire des enquêtes et sondages d’opinion pour mesurer ce que l’hôpital fait…
4.      Développer le réflexe du « management baladeur »[14] : participation de la hiérarchie aux événements marquants de l’hôpital et créer les commissions locales de communication (animées mensuellement par les responsables) ayant pour rôle de concevoir, d’animer, de coordonner et de diffuser les actions et les messages.[15]
5.      Faire des campagnes de sensibilisation ; organiser des journées portes ouvertes de l’hôpital ; faire parler des malades ou patients qui ont été guéris des cas graves… ; Créer un événement ou profiter d’un événement (par exemple le jubilé ou fête de l’hôpital) pour faire la visibilité de l’hôpital ;
6.      Faire la promotion des services ou la vente gratuite d’une activité pendant un temps (ex : une consultation prénatale ou une intervention chirurgicale gratuite de l’appendicite pendant 3 semaines).
3.5. Le budget et le calendrier
La mise en œuvre de ces stratégies demande des moyens financiers importants. D’où la raison d’être d’un budget dans un plan de communication. La communication a un coût. L’aspect technique et financier doit être l’œuvre d’un expert en finances. Raison pour laquelle il n’a pas explicitement été mentionné dans la présente stratégie. Ce calendrier devra s’appliquer en prenant en compte aussi le facteur temporalité. Car certaines actions seront réalisées à court terme, d’autres à moyen terme et d’autres encore à long terme.

4.      PLAN DE COMMUNICATION D’ORGANISATION
Le plan de communication est le document qui contient les stratégies de communication. Il est un moyen de gérer la complexité caractérisant la communication en lui donnant un statut et une place ; il fait de la communication une activité professionnelle, crédible et réaliste, un élément du fonctionnement de l’entreprise[16]. Il est construit à l’interne. Il est étroitement articulé sur l’état et la stratégie de l’entreprise, sur son présent et son avenir. Il est généralement construit après un audit et s’inspire de la démarche du marketing. Il identifie les attentes de la direction, des salariés et de la société. Il intègre les contraintes internes et externes. Dans sa mise en œuvre, il doit bénéficier de la reconnaissance des autres directions et de l’approbation de la direction générale. Mais il ne doit pas être médiatisé[17]. Nous le présentons comme suit :
1.      Identification et description des pratiques communicationnelles. C’est l’étape que Thierry LIBAERT appelle Description du mandat[18]
2.      Analyse et diagnostics des pratiques communicationnelles
3.      Définition des objectifs de communication
4.      Précision des cibles de la communication
5.      Formulation des actions de communication
6.      Identification des niveaux et des acteurs de communication
7.      Proposition des techniques médias et supports médias
8.      Conception des messages
9.      Précision du budget et du calendrier
10.  Elaboration des instruments de contrôle et d’évaluation.

CONCLUSION
A chaque type d’organisation correspond une communication c’est-à-dire une stratégie et un plan communicationnels. Pour un travail efficace en vue des rendements positifs, l’hôpital Saint Joseph devra être irrigué par la communication : multiplication des échanges, réunions de travail et communication inter métiers, développement des relations internes et externes, dialogue et écoute…
Pour un meilleur fonctionnement des institutions sanitaires ou hôpitaux de Kinshasa, il apparait opportun de mettre en place des directions ou services de communication. Ils doivent compter avec les médias et les experts en communication pour créer et maintenir le climat de confiance avec le public et faire face au « fléau » des tradi-praticiens qui menacent non seulement la viabilité des hôpitaux en détournant les malades mais aussi mettent en péril la santé des populations. Cette communication doit être permanente aussi bien à l’interne qu’à l’externe des hôpitaux. Elle devra viser tous les publics possibles sans exception aucune. Car le dysfonctionnement interne du circuit de communication appelle l’émergence d’un puissant canal informel appelé la rumeur ou « radio moquettes » qui « s’alimente de bruits, d’inquiétudes et de chuchotements entretenus et amplifiés par les contacts spontanés qu’entretiennent les individus »[19]. Bien que la rumeur soit un aspect important pour la communication interne qui vise à la prévenir ou à la dissiper, elle révèle par ailleurs en négatif l’imaginaire d’un groupe social : ses peurs, ses désirs, ses espoirs et ses préoccupations. La rumeur reste un puissant révélateur des dysfonctionnements internes et des manques d’information dans une entreprise ou organisation. C’est entre autres cette présence permanente de la rumeur dans les hôpitaux modernes qui fragilise et étouffe la vraie communication, favorisant ainsi l’émergence des tradi-praticiens.
Somme toutes, les objectifs de la communication sont faire connaître, faire aimer et faire agir. Se situant dans une perspective communicationnelle (marketing) consistant à transmettre des messages à leur public en vue de modifier leurs comportements[20], les hôpitaux de Kinshasa sont appelés à institutionnaliser et à intégrer des plans de communication dans leur fonctionnement pour que les populations concernées s’approprient ces institutions et y adhèrent. Seule une communication efficace leur évitera la rumeur, la sous-information et la désinformation, et recréera le climat de confiance avec leurs différents publics.

BIBLIOGRAPHIE
BALLE, F., Lexique d’information communication, Paris, Dalloz, 2006, 700p.
d’ALMEIDA, N. & LIBAERT, T., La communication interne des entreprises, 6ème édition, Paris, Dunod, 2010, 126p.
DE KETELE, J-M & ROEGIERS, X., Méthodologie du recueil d’informations. Fondements  des méthodes d’observation, de questionnaire,  d’interview et d’étude de documents, 4e édition, Bruxelles, De Boeck, 2009, p.14.
GROUNSTEDT, A., « Integrated Communications at America’s Leading Total Quality
Management Corporations », in Public Relations Review, 22(1996), p.27-42.
KAYEMBE T. MALU, A., Communication Marketing des organisations. Théories et mode d’emploi, Kinshasa, Edition Cœur Communiquant, 2013, 172p.
KAYEMBE, A., Notes de cours de Communication des organisations en Licence 3 Communications Sociales, Kinshasa, Inédit, 2014-2015.
LIBAERT, T., Le plan de communication. Définir et organiser votre stratégie de communication, 3ème éd, éd. Dunod, Paris, éo, p. 81.
LIBAERT, T. & M.-H. WESTPHALEN, La communication externe des entreprises, Paris, Dunod, 2011, 128p.
Pape FRANÇOIS, Message à l’occasion de la 48ème journée mondiale des communications sociales.





[1] T. LIBAERT & M.-H. WESTPHALEN, La communication externe des entreprises, Paris, Dunod, 2011, p.5.
[2] A. KAYEMBE T. MALU, Communication Marketing des organisations. Théories et mode d’emploi, Kinshasa, Edition Cœur Communiquant, 2013, p.15
[3] A. KAYEMBE, Notes de cours de Communication des organisations en Licence 3 Communications Sociales, Kinshasa, Inédit, 2014-2015.
[4] T. LIBAERT & M.-H. WESTPHALEN, Op.Cit., p.63. 
[5] J-M DE KETELE & X. ROEGIERS, Méthodologie du recueil d’informations. Fondements des méthodes d’observation, de questionnaire, d’interview et d’étude de documents, 4e édition, Bruxelles, De Boeck, 2009, p.14.
[6] Nicole d’ALMEIDA & T. LIBAERT, La communication interne des entreprises, 6ème édition, Paris, Dunod, 2010, p.113.
[7] T. LIBAERT & M.-H. WESTPHALEN, Op.Cit., p.5.
[8] A. KAYEMBE, Notes de cours de communication des organisations en Licence 3 Communications Sociales, Kinshasa, Université Catholique du Congo, Inédit, 2014-2015.
[9] Pape FRANÇOIS, Message à l’occasion de la 48ème journée mondiale des communications sociales.
[10] Propos de Donat BWANGA, Directeur de Nursing à l’hôpital saint Joseph.
[11] A. GROUNSTEDT, « Integrated Communications at America’s Leading Total Quality Management Corporations », in Public Relations Review, 22(1996), p.27-42.
[12] F. BALLE, Lexique d’information communication, Paris, Dalloz, 2006, p.424.
[13] Ibidem.
[14] Nicole d’ALMEIDA & T. LIBAERT, La communication interne des entreprises, 6ème édition, Paris, Dunod, 2010, p. 104. 
[15] Idem
[16] Nicole d’ALMEIDA & T. LIBAERT, Op.Cit, p.97.
[17] Nicole d’ALMEIDA & T. LIBAERT, Op.Cit, L’on peut aussi lire avec intérêt les pages 97-105.
[18] T. LIBAERT, Le plan de communication. Définir et organiser votre stratégie de communication, 3eme éd, éd. Dunod, Paris, éo, p. 81.
[19] Nicole d’ALMEIDA & T. LIBAERT, Op.Cit, p.17.
[20] A. KAYEMBE, Op.Cit., p.116-117. 

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